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Lettre de nouvelles Centre Espoir 01-2021
  • Auteur : Maija
  • Mise en ligne : 21/04/2021

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LN 1/2021
Il faut tout un village pour élever un enfant (Proverbe africain).

Un partenaire absolument capital dans la réhabilitation d’un enfant en situation de handicap, c’est sa famille.


Le Centre Espoir a besoin d’une collaboration étroite avec les parents pour que l’enfant puisse avoir une chance de progresser dans ses divers apprentissages. Ces derniers mois, nous avons dû « batailler » (avec amour et persévérance) avec plusieurs familles
pour qu’elles s’investissent dans les soins de leurs enfants. Cela demande des heures de palabres et d’enseignements, mais cela est indispensable dans les soins de réhabilitation. Une maman va devoir apprendre à verticaliser son enfant (photo ci-contre), apprendre à faire des exercices pour le stimuler à se retourner, à marcher à quatre pattes, à manger seul, etc.
Des gestes qu’elle doit faire chaque jour pour espérer voir des progrès chez son enfant.
Pourtant, elle a beaucoup d’autres tâches à réaliser dans le foyer pour le reste de la famille. Les travaux champêtres indispensables à la survie de la famille demandent beaucoup de temps et d’efforts. Souvent, les mamans nous disent qu’elles sont fatiguées. Elles pensent que leurs efforts ne servent à rien car elles ne voient pas de changements rapides. C’est toujours difficile pour des parents, de devoir faire face au handicap. L’handicap est aussi souvent associé à des perceptions négatives entraînant stigmatisation, discrimination, exclusion et violence. Au niveau de la famille et de la communauté, l’isolement, le délaissement et l’absence de contacts sont souvent le lot des personnes handicapées. Les mamans sont souvent tenues pour responsables du handicap de leur enfant. La honte s’installe. « Au début, on cachait notre enfant aux visiteurs de la maison mais maintenant on ne le fait plus », déclarait une mère. Affronter le regard des autres, essuyer quelques moqueries ou des propos maladroits sont autant d’humiliations auxquelles les parents doivent faire face.
Il y a quelques jours au Centre, nous avons fait connaissance de Rosine, 5 ans. Depuis un an, elle est paraplégique suite à une maladie. La fillette est couchée ou assise sur une natte tout au long de la journée. Nous allons faire des investigations pour mieux comprendre la genèse de cette paralysie. En attendant, nous avons proposé à la maman, un fauteuil roulant. Ce fauteuil rendrait Rosine plus libre, plus autonome et lui permettrait de se muscler les bras. La première réaction de la maman a été négative. Elle nous explique qu’elle ne veut pas que l’on voit que sa fille est handicapée. Elle a honte et elle a peur d’être grondée par les autres membres de la famille ! Finalement, elle accepte le fauteuil car elle réalise que cela aidera beaucoup sa fille.

Face à la pression de l’entourage direct et de la communauté, les familles ont besoin de se sentir rassurées, comprises, aidées. Elles aiment leur enfant handicapé mais sont démunies face à la situation et ne savent pas comment faire. Le Centre Espoir essaie de leur apporter de l’aide, des conseils et de leur montrer l’amour de Jésus pour elles, au travers des actions entreprises.

La petite Douguidi


Un jour, en rendant visite à un des enfants handicapés de sa zone, Kankandia (animateur) remarque une petite fille dont le comportement ne lui semble pas normal. Il constate qu’elle trébuche à chaque pas. La maman lui explique qu’elle ne voit pas et qu’elle pleure beaucoup. Un rendez-vous est pris au Centre Espoir pour un examen complet de l’enfant. Mais les parents ne viennent pas malgré leur promesse. Quelques semaines plus tard, Kankandia se rend au domicile de l’enfant. C’est une petite fille toute sale et prostrée dans un coin de la concession, que Kankandia retrouve. Il apprend alors que la maman, séparée depuis peu d’avec son mari, est venue déposer sa fille sans même une explication. L’enfant est remise à la famille du papa. Pour la petite Douguidi , alors a commencé un parcours difficile. Personne ne voulait d’elle, ni la prendre dans les bras. On lui apportait seulement à manger et à boire et elle devait se débrouiller seule. Pourtant cette petite fille de 5 ans est pratiquement aveugle à cause d’une cataracte congénitale bilatérale . Les gens de la concession étaient fâchés contre elle. Ils n’appréciaient pas beaucoup les visites des animateurs du Centre Espoir. Un des frères du papa était notamment assez dur dans ses paroles en disant que tout cela est la faute de la maman et qu’ils ne peuvent rien faire pour la petite. Mais grâce à la patience montrée par les animateurs lors de leurs suivis réguliers, grâce aux conseils donnés, et à l’amour manifesté auprès de la petite, une transformation a commencé à s’opérer dans les cœurs.

Le plus virulent des frères est maintenant le premier à faire des efforts pour Douguidi. L’équipe du Centre Espoir a prié et s’est mobilisée pour l’enfant. Le 8 avril, Douguidi a pu être opérée au Centre ophtalmologique de Zorgho (150 km de Fada N’Gourma). Des implants ont remplacé ses cataractes. Le Centre Espoir a pris en charge tous les frais médicaux ainsi que les frais de voyage, etc. La coépouse s’occupe maintenant de la petite et lui montre beaucoup d’affection. Il reste encore un grand travail de réhabilitation à faire pour que Douguidi puisse maintenant acquérir l’autonomie dans les gestes de la vie quotidienne. Actuellement, elle n’est pas propre, s’exprime difficilement. Le manque d’amour dans les premières années de sa vie, nous fait craindre quelques séquelles. Nous sommes très reconnaissants du changement d’attitude de la famille qui est aujourd’hui ouverte à écouter la Parole de Dieu. L’enfant est maintenant considérée, elle a retrouvé le sourire. Les autres enfants de la concession s’approchent d’elle et ne refusent plus de jouer avec elle.

Maalo et Matthieu ont bien grandi.

Maalo, non-voyante, 19 ans, élève en terminale A. « Jusqu’à l’âge de 12 ans, ma famille ne me considérait pas et ne voulaient pas que l’on me voit. J’avais beaucoup de tristesse. Je pleurais. Je n’avais pas le droit d’approcher les autres enfants car on disait qu’ils pouvaient être contaminés s’ils me touchaient. Je suis sortie de la famille pour aller chez ma « petite maman » car j’étais moins malheureuse chez elle. J’ai retrouvé de l’espoir en étant scolarisée et en donnant mon cœur à Jésus. Puis petit à petit, le regard de mes parents a changé. Maintenant, je suis bien acceptée dans ma famille ».
Matthieu, 21 ans, non-voyant, élève en terminale A.
Ma mère m’a laissé quand j’avais 4 ans. Mon père est aussi parti en Côte d’Ivoire et c’est mon grand-père qui m’a élevé. Les autres enfants de la concession n’étaient pas gentils. Comme, je ne voyais pas, ils me surprenaient et me tapaient. Puis j’ai pu aller à l’école. Ma vie a complètement changé grâce à la scolarité mais aussi parce que je suis chrétien. Le regard de ma famille est très positif. On me considère comme les autres. La coépouse de ma maman est devenue chrétienne grâce à mon témoignage. J’ai pu revoir ma vraie maman en 2016. J’étais très content et elle aussi.

Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé , toi et ta famille. Actes 16/31

"Le petit Bienvenu"



Dans la dernière lettre de nouvelles du Centre Espoir (décembre 2020), nous écrivions ceci : « Le petit Bienvenu (1), 11 ans, est paraplégique. Il est tombé d’un arbre quelques mois auparavant. Il a des escarres épouvantables. Nous luttons pour le référer dans un centre médical. La famille hésite beaucoup, pourtant nous avons promis de prendre tous les frais médicaux à notre charge ».

Il a fallu plus de 4 mois pour convaincre la famille de se rendre au Centre Médical de Mahadaga. L’état de santé de Bienvenu s’est dégradé. Les trois escarres qu’il avait dans le bas du dos se sont aggravés jusqu’au point que l’on pouvait voir les os de la hanche. Ses œdèmes aux jambes avaient augmenté de volume. Samuel, aide-kinésithérapeute s’est rendu chez lui à plusieurs reprises et lors de sa dernière visite, il a constaté que Bienvenu était très fatigué et qu’il s’en allait à petit feu.

Nous avons alors fait comprendre au Papa qu’il ne pouvait plus refuser de partir. Tant que nous n’avions pas réussi à le mettre dans le bus pour Mahadaga, ce n’était pas gagné. Nous avons vraiment remis cette situation à Dieu. Et finalement, le mercredi 7 avril, après diverses péripéties, les parents et deux des petits frères de Bienvenu (3) sont partis avec lui à Mahadaga, village situé
complètement à l’est du Burkina. Le Centre Médical de la S.I.M. est implanté dans le village depuis les années 1955 et a un grand témoignage chrétien auprès des malades.La région n’est pas très sécurisée mais le voyage s’est bien passé. Ils ont été accueillis par Mambagari, attaché de santé et responsable du Centre Médical. Dès son arrivée, Bienvenu a reçu une transfusion, un traitement médical et les pansements ont été faits. Aux dernières nouvelles, il va beaucoup mieux. Le Centre Espoir paye tous les frais médicaux. Nous soutenons aussi pour la nourriture sur place pour toute la famille et Bienvenu reçoit un petit bonus chaque jour sous la forme d’un bon morceau de viande.
Il a donné son cœur à Jésus avant son accident et nous avons été touchés par sa foi et son espérance en Dieu. Samuel a pu parler clairement avec lui, lui lire la Bible (2) et prier avec lui.

Invitation des parents des éléves non voyants et sourds


En octobre 2020, le Centre Espoir a organisé sa 5e rentrée scolaire. Nos enfants ont repris le chemin de l’école, après 6 mois d’interruption (en raison du Covid). 82 enfants et jeunes déficients visuels, déficients auditifs et déficients intellectuels sont inscrits dans 3 écoles spécialisées différentes (primaire, secondaire et universitaire). Ils sont pratiquement tous en internat, donc loin de leurs familles pendant l’année scolaire. Pour la première fois, nous avons invité au centre, en janvier passé, les parents de

nos élèves non voyants et sourds, pour une rencontre. Le but était de discuter de leur implication dans la scolarisation de leurs enfants. C’était important de leur rappeler la vision et le fonctionnement du Centre Espoir mais aussi l’importance de leur présence à nos côtés. Nous les avons encouragés à s’intéresser aux résultats scolaires de leurs enfants, à communiquer avec eux et à leur rendre
visite au cours de l’année scolaire, à leur acheter un peu de savon, quelques friandises. Souvent, les enfants manquent de savon, de pommade. Les filles aimeraient recevoir des fils pour se faire de belles coiffures. Certains n’ont même pas de chaussures. Le Centre Espoir ne peut pas tout financer alors qu’il prend déjà en charge une très grande partie des frais scolaires. Quelques décisions ont été prises avec les parents et nous espérons que les promesses qu’ils ont faites seront tenues.

Le petit Pierre



Pierre, 6 ans, atteint d’infirmité motrice cérébrale, est suivi au centre et à domicile depuis novembre 2016. Sa maman est très fidèle et persévère dans les soins de rééducation jusqu’à aujourd’hui. Depuis quelques mois, Pierre se déplace en faisant des pas. Certes les séances d’éveil et de rééducation y sont pour quelque chose mais c’est l’amour que sa maman lui témoigne qui est la clef de tout. Prions pour les nombreuses familles que nous rencontrons chaque jour. Que nous puissions être remplis de compassion à leur encontre.

Quelques mots de Françoise


...
Je continue à travailler avec l’équipe du Centre Espoir malgré la distance, grâce à Internet. J’ai l’impression d’être en permanence à Fada N’Gourma et c’est un grand encouragement pour moi car je peux poursuivre mon travail presque comme avant. J’ai eu plusieurs fois l’occasion de parler avec des familles (Skype) et je m’aperçois que je n’ai pas trop oublié mon gourmanchéma.
Je travaille aussi beaucoup avec Kanfiéni et Bachirou. Nous avons des réunions de gestion et de partages. Tout cela est fait dans l’optique du passage des responsabilités.
Une grande partie de mon temps est consacré à la formation des animateurs, à l’étude de chaque dossier des enfants, à la rédaction des plannings de sorties à domicile, etc. J’aime encourager ces jeunes dans leur travail et dans leur foi. Chaque lundi matin, je suis en charge du temps de prière avec toute l’équipe. Nous étudions le livre de l’Exode (un chapitre par lundi). J’apprécie beaucoup ce temps.

Chaque fin de journée, je fais environ 2 heures de soutien scolaire avec mes 5 jeunes aveugles qui sont respectivement en troisième, en première et en terminale. Fin juin, l’un d’eux passera le BEPC et les trois autres vont affronter les épreuves du baccalauréat. Je me suis donc replongée dans les maths (exponentielles, dérivation, etc.).

J’ai eu aussi quelques réunions par Zoom avec des Églises. C’est toujours un bonheur de revoir les frères et sœurs et de partager ce que Dieu fait au Centre Espoir. Cela me fait du bien.
N’hésitez pas à me contacter pour une réunion par ZOOM.

Un petit "chez moi".

J'ai maintenant un petit "chez moi", un endroit où poser mes affaires et pouvoir être autonome. C’est un studio de 15 m². J’en fais vite le tour mais il est bien fonctionnel et se situe au 3e étage dans un immeuble parisien. Il est bien lumineux. Plusieurs amis m’ont soutenue, encouragée dans mes recherches et m’ont aidée dans les travaux et dans le déménagement de mes cartons. Merci pour le soutien que vous avez été dans la prière pour que je puisse trouver cette studette. Je suis reconnaissante à Dieu d’avoir guidé mes pas dans mon projet de logement.

J’espère de tout mon cœur pouvoir retourner au Burkina Faso en septembre prochain. Je commence à me préparer pour cela en préparant des modules de formation pour mon équipe. Je ne pourrai être basée qu’à Ouagadougou à cause de l’insécurité régnante dans la région de l’est. Fada N’Gourma est en pleine zone rouge.

Un "petit" container!



Nouvellesdu container
Le container rempli de matériels orthopédiques, a quitté la France fin décembre. Après quelques semaines au Togo, il est enfin arrivé au Burkina, à Ouagadougou, le 5 avril. Depuis, on attend de pouvoir le faire sortir de la douane.
M. Naré, Directeur de l’école des déficients visuels gère cela pour le Centre Espoir. On espère vraiment qu’il pourra arriver à Fada N’gourma dans la semaine du 19 au 24 avril. L’acheminement sur Fada N’Gourma se fera à l’aide d’un camion avec grue.
20 euros par mois pour pérenniser un soutien pour le bon fonctionnement du Centre sur le long terme. Nos enfants demandent des années de prises en charge pour aller vers la meilleure autonomie possible. Il y a aussi beaucoup d’actions à entreprendre et notamment la construction d’un centre de base et de rééducation.
Entre décembre 2018 et novembre 2019, grâce aux dons reçus sur le compte du Centre Espoir, sur le compte ministère de Françoise et sur le compte soutien à l’enfant (parrainage), nous avons pu atteindre presque ¼ de ce projet. Un immense MERCI pour vos soutiens.
Merci de prier avec nous pour tous les sujets partagés dans cette lettre. Merci aussi de continuer à porter le Centre Espoir dans la prière et dans l’action pour continuer à soutenir tous nos petits. Priez aussi pour la paix au Burkina. Avec toute notre affection.
L’équipe du Centre Espoir.

Pour vos dons, n’oubliez pas de préciser la destination de votre don :
SIM,« Projet Centre ESPOIR/RPHG Fada N’ Gourma »
N° : 093941
SIM France : Les Mians – 84860 Caderousse Contact : sim.france@sim.org – Tel : 04 90 51 00 69
SIM Suisse : Rue Weissenstein 1 – C.P. 4051 – CH. 2500 Biel/ Bienne 4 Contact : sim.suisse@sim.org
SIM Belgique : Contact : sim.belgique@sim.org
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