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Centre Espoir Mai 2023
  • Auteur : Maija
  • Mise en ligne : 27/05/2023


« Alors s’ouvriront les oreilles des sourds... » Ésaïe 35/5


Il y a quelques jours, Dieyabidi est venu au Centre Espoir avec un membre de sa famille, le pasteur Daniel O. (pasteur d’une église EESIM), qui prend soin de lui depuis des années. Tous les deux venaient exprimer leur reconnaissance pour toutes les actions menées par l’équipe du CE auprès de Dieyabidi. Le Centre Espoir a rencontré ce jeune homme en 2015. Il avait alors 16 ans. Sourd-muet depuis sa petite enfance, suite à une méningite, il n’avait pas été scolarisé et son « job », au sein de la famille, était de conduire les animaux aux pâturages. C’était trop tard pour l’inscrire dans une école primaire donc Dieyabidi a été l’un des premiers jeunes sourds que le C.E. a envoyé en formation. Il a commencé́ à apprendre le métier de tailleur en mai 2016. Un des animateurs du C.E. l’a suivi régulièrement en se rendant à l’atelier du formateur, une fois par trimestre pendant toute la durée de la formation. Le C.E. a financé 80 % des frais d’apprentissage. Au bout de 3 ans, Dieyabidi est devenu un tailleur, capable de coudre beaucoup de vêtements. Kanfiéni, la Directrice du C.E., a assisté en mai 2019 à la remise de son diplôme de tailleur, diplôme reconnu au Burkina Faso. Il a reçu une machine à coudre (venue dans un des containers) et du matériel de base pour commencer sa petite entreprise. Petit à petit, il a pris de l’assurance dans son métier. Il coud de belles choses. Il a créé un petit atelier dans son village mais espère venir s’installer à Fada N’Gourma qui est la « grande ville ». Son point faible est de maîtriser les transactions financières avec ses clients. Ce n’est pas simple car il ne sait ni lire ni écrire et ne peut pas communiquer facilement avec eux Son petit frère va apprendre à coudre avec lui et l’aider dans les relations avec les clients et sera ainsi une aide pour sa comptabilité. Dieyabidi a déjà commencé à épargner, pour préparer ses futures fiançailles. Il communique avec ses proches grâce à un code de signes que lui et sa famille ont créé au fil du temps. Il essaie aussi de lire sur les lèvres. Il est fidèle à l’église et nous a fait comprendre qu’il croit en Jésus. Il aimerait beaucoup apprendre à lire, à écrire et à compter. (Un futur projet pour le C.E. : l’alphabétisation des adultes sourds !) Dieyabidi est devenu un jeune adulte autonome et ne sera pas un poids pour sa famille. Il a trouvé sa place dans sa communauté et désire être reconnu comme une personne à part entière.




Le formateur et Dieyabidi dans l’atelier (à gauche)
Kanfiéni, la directrice félicite Dieyabidi lors de l’obtention de son diplôme (au centre)
Le pasteur et Dieyabidi (à droite) Issaka, Anna, Jonathan, Ahadi, Salamata, Kanlenfe, Pélagie et 61 autres enfants ont un point commun : ils sont tous sourds-muets. Cependant, à la différence de Dieyabidi, ils ont pu être scolarisés car ils avaient l’âge pour l’école. Le C.E. travaille en collaboration avec une école spécialisée privée laïque, « l’école Espérance », située à Fada N’Gourma. Nos enfants sourds sont tous inscrits au sein de cette école. La première rentrée scolaire organisée par le C.E. pour ses enfants déficients auditifs a eu lieu en octobre 2016. Entre 2016 et 2023 (septième rentrée scolaire), 68 enfants sourds-muets ont été admis à Espérance.
Mettre un enfant sourd à l’école lui donne la possibilité d’apprendre à lire, à écrire, à compter et à se sociabiliser. Cela lui donnera aussi une meilleure possibilité pour intégrer un lieu d’apprentissage dans divers métiers à la fin du primaire. Actuellement, six jeunes ont réussi leur certificat de fin d’études primaires et sont en apprentissage (couture, menuiserie ou soudure). Certains ont abandonné les études en cours de route et sont encadrés par l’équipe du suivi à domicile et ont des projets générateurs de revenus.


Anna a eu son certificat de fin d’études primaires et puis elle a fait 4 ans de formation de couture. Elle a maintenant son diplôme de tailleur.


Une chemise cousue par elle


En Afrique, et particulièrement dans les pays au sud du Sahara, la rougeole, l’otite et certaines infections bactériologiques constituent les principales causes de surdité chez les enfants.

Entre 20 % et 25 % des enfants africains sourds-muets le sont à cause d’une méningite mal soignée, et environ 10 % du fait de la rougeole. La majorité des enfants inscrits au Centre Espoir sont devenus sourds à cause d’une méningite contractée dans leur petite enfance. Comme tous les enfants, les enfants sourds ou les enfants malentendants ont besoin d’amour, d’attention, d’amitié, d’un sentiment d’appartenance et d’une éducation. Pour eux, le CE mettra tout en œuvre pour qu’ils aient accès à l’éducation et à l’apprentissage afin qu’ils acquièrent la meilleure autonomie sociale dans leur futur. Ci-contre : la promotion scolaire de 2022/2023, qui regroupe 39 enfants soutenus par le C.E. (CM2: 1 élève; CM1: 12 élèves; CE2: 4 élèves; CE1: 7élèves; CP2 : 11 élèves ; CP1 : 4 élèves). Tous logent à l’internat à Espérance



Quand l’animateur du C.E. dépiste un enfant sourd, il essaie de comprendre l’historique du handicap en interrogeant les parents. Il va aussi faire un bilan physique et un bilan d’éveil pour voir si la surdité de l’enfant est associée ou non à un handicap plus profond (infirmité motrice cérébrale, handicap mental ; etc.).


La prise en charge de la déficience auditive sera alors souvent plus compliquée pour la scolarisation. Seuls, ceux qui sont autonomes dans leur vie quotidienne pourront être scolarisés car ils doivent vivre en internat pendant l’année scolaire. L’animateur planifie des visites régulières au domicile de l’enfant pour que ce dernier s’habitue à lui. Il fait avec lui des jeux d’éveil, des activités préscolaires et lui apprend à signer quelques mots. Il sensibilise aussi la famille à l’importance de l’école. La plupart du temps les parents ne voient pas l’importance de l’éducation et préfèrent que leur enfant sourd garde les animaux et fasse les tâches ménagères de la maison. Mais avec une intervention précoce, les enfants sourds peuvent apprendre facilement une langue comme tous les autres enfants.
Ci-dessus Bachirou enseigne quelques signes à 2 enfants sourds

Photos ci-dessous : Bachirou, Directeur adjoint et responsable de la prise en charge des enfants scolarisés du C.E. Jacques devant l’imprimante braille, Madeleine est en CP2. Elle signe la lettre « D » et écrit dans son cahier. Gaston, lui aussi en CP2, est tout fier de nous montrer comment il écrit.

Le C.E. se bat pour la scolarisation des enfants déficients auditifs et met tout en œuvre pour que les enfants aillent à l’école.
Bachirou C. dirige le département « Éducation » du C.E. Il est épaulé par Jacques D., animateur. Tous les deux, en plus de maîtriser le braille pour accompagner les enfants aveugles dans leurs études, ont aussi appris la langue des signes pour encadrer du mieux possible les déficients auditifs. Ils peuvent ainsi communiquer avec les enfants. Ils prennent du temps pour les encourager, les écouter, les consoler si besoin. C’est souvent difficile pour les enfants d’être éloignés de leurs familles car ils sont en internat. Jacques a remarqué que l’enfant sourd qui est scolarisé devient moins agressif au fil du temps car il apprend à vivre avec d’autres et il se sent valorisé par l’instruction. En écoutant les enfants, Jacques a aussi remarqué que leur vie en famille n’est pas toujours facile. L’enfant sourd est celui qui devra faire les travaux que les autres ne veulent pas faire. Il doit faire la lessive, la cuisine, chercher l’eau, nettoyer la cour et garder les animaux. Il a aussi du mal à exprimer sa fatigue, son mal être ou son état physique s’il est malade.
Le C.E. finance, grâce à vos dons, une très grande partie des frais scolaires de chaque enfant. Au cours de l’année scolaire, nous leur remettons aussi 8 craies et 2 grosses boules de savon par mois ainsi qu’un Bic et 1 boîte de pommade par trimestre. Nous finançons aussi les frais médicaux en cas de besoin. Chaque prise en charge scolaire revient à environ 350 euros par an et par enfant. Nous demandons à la famille de participer à hauteur de 50 euros/an. Souvent, elle ne peut même pas assurer cela.



Chaque mercredi après-midi, Bachirou et Jacques se rendent à l’école « Espérance » et partagent l’Évangile avec tous les élèves de l’école, en accord avec la direction d’Espérance.


Nous voulons vraiment développer ce temps de découverte de la Bible. Beaucoup d’enfants viennent de milieux animistes, musulmans. Grâce à l’apprentissage de la lecture, ils pourront un jour lire la Bible et mieux comprendre le chemin du salut en Jésus.
Ci-dessus à gauche, les enfants montrent leur dessin sur la leçon portant sur la Création. À Noël, tous nos enfants sourds scolarisés et quelques parents ont assisté à une fête organisée par le C.E. Le message du salut a été partagé à cette occasion.


Banyala (ci-dessous), 14 ans, fréquente l’école des sourds-muets depuis 5 ans. Cette année, elle fait le CM1. À la fin du CE2, sa moyenne était de 5,28/10. Récemment, elle est tombée malade. Elle avait un problème de goître. Mais dernièrement, la tumeur a grossi à un tel point que Banyala avait du mal avaler.

Bachirou a dû gérer cette situation en urgence et amener Banyala en consultation à Ouagadougou. Heureusement, un traitement a été instauré et depuis elle va mieux et elle a pu reprendre sa scolarité. Cependant, elle doit impérativement être opérée en juin ou juillet prochain. Ses parents sont en Côte d’Ivoire et elle vit dans un village près de Fada N’Gourma avec son grand-père. Cela rend encore plus difficile la gestion médicale. Pendant l’année scolaire, Banyala loge à l’internat. Le C.E. a besoin de soutien pour payer les frais médicaux déjà engagés et les futurs frais pour l’intervention chirurgicale. Merci de prier pour l’équipe de gestion du C.E. qui doit chercher le meilleur endroit pour faire opérer Banyala (hôpital ou clinique à Ouagadougou). Prions aussi pour que l’opération se passe bien pour notre petite. Prions pour de la sagesse dans toutes les décisions concernant la santé.


La surdité est un handicap qui nuit à la qualité des relations. Il isole petit à petit les personnes sourdes de leur communauté. Prions pour que le C.E. puisse continuer à toucher le plus grand nombre d’enfants sourds-muets pour les aider à éviter cet isolement. À cause de la situation actuelle dans le pays, c’est difficile de faire du dépistage et d’aller dans les villages.


Continuons à prier pour la paix et la cohésion sociale au Burkina Faso.
Prions pour que Bachirou et Jacques continuent à partager la Parole de Dieu à l’école Espérance et trouvent des idées originales pour cela. Que les cœurs de nos enfants et de leurs familles ne soient pas sourds au message du salut en Jésus. Prions pour l’équipe d’animateurs qui travaille à domicile. Qu’elle puisse mettre en pratique la langue des signes dans laquelle elle a été formée en juillet passé.
Prions pour nos 39 enfants déficients auditifs actuellement scolarisés. Qu’ils voient l’importance de l’école pour eux. Qu’ils restent en bonne santé. Prions spécialement pour Banyala.
Prions pour une bonne sensibilisation de ce handicap dans les églises et pour l’accessibilité de l’Evangile aux personnes sourdes en leurs seins. Prions afin que des chrétiens aient à cœur d’être formés et de traduire en langue des signes lors des cultes.
Prions pour une harmonisation du langage des signes au Burkina Faso et pour que le C.E. puisse élaborer des programmes de formation d’alphabétisation auprès des personnes sourdes non scolarisées

Françoise aura quelques rencontres dans des églises dans les mois prochains pour partager ce qui se vit au Centre Espoir.

Dimanche 14 mai : Église protestante Matha

Dimanche 28 mai : Église évangélique libre de Pau

Dimanche 4 juin : Association mennonite Scheidgen/Luxembourg

Dimanche 10 juin : Église évangélique baptiste Biscarosse

Dimanche 24 juin : Thun, Suisse

Dimanche 10 septembre : Église évangélique Arles

Tournées prévues en Belgique et en Italie avec Bachirou et Matthieu (non-voyant) vers octobre/novembre.

N’hésitez pas à contacter Françoise pour des rencontres aussi en France avec eux et pour tout autre renseignement.



Merci pour votre soutien dans la prière et dans l’action pour le C.E. Il nous permet de soutenir un grand nombre d’enfants.
Fin avril 2023 ce sont 879 personnes qui sont inscrites.


Pour vos dons, n’oubliez pas de préciser la destination de votre don :
SIM,« Projet Centre ESPOIR/RPHG Fada N’ Gourma »
N° : 093941
SIM France : Les Mians – 84860 Caderousse Contact : sim.france@sim.org – Tel : 04 90 51 00 69
SIM Suisse : Rue Weissenstein 1 – C.P. 4051 – CH. 2500 Biel/ Bienne 4 Contact : sim.suisse@sim.org
SIM Belgique : Contact : sim.belgique@sim.org
SIM UK :Contact : communications@sim.co.uk

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